Des plantes envahissantes converties en énergie et en engrais de qualité
Le Groupe de recherche en environnement et biotechnologie (GREB) du Cégep de Rivière-du-Loup signe une avancée majeure dans la valorisation durable des plantes envahissantes. Ses travaux, récemment publiés dans la prestigieuse revue scientifique internationale Energies1, démontrent qu’il est possible de transformer ces espèces nuisibles en ressources énergétiques et agricoles à haut potentiel.
L’étude, intitulée Optimized Biogas Yield and Safe Digestate Valorization Through Intensified Anaerobic Digestion of Invasive Plant Biomass, présente un procédé de digestion anaérobie intensifiée permettant d’optimiser la production de biogaz à partir de plantes envahissantes, notamment le phragmite et la renouée japonaise, deux espèces bien présentes au Québec, particulièrement aux abords des autoroutes. Le procédé assure également la sécurité du résidu, appelé digestat, qui est exempt de propagules (fragments de plantes capables de se régénérer), le rendant sécuritaire pour une utilisation comme fertilisant agricole de qualité. Le projet concrétise ainsi les principes de l’économie circulaire, en transformant un enjeu environnemental en double bénéfice écologique et économique.
Ce projet de recherche, financé à hauteur de 225 000 $ par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), a été mené en collaboration avec Biopterre, Co-éco et Obakir.
« Nos résultats démontrent le rôle de premier plan que jouent les centres de recherche collégiaux dans la transition énergétique du Québec. En transformant un problème écologique, soit les espèces envahissantes, en une solution énergétique et agricole, nous offrons un modèle d’économie circulaire pertinent qui peut être implanté directement dans nos régions. C’est un exemple concret de l’impact de la recherche appliquée pour un avenir plus vert », souligne Habib Horchani, professeur-chercheur principal du GREB.
Au-delà de ses retombées scientifiques, le projet ouvre la voie à de nouvelles stratégies pour les municipalités et les producteurs agricoles, en leur offrant des solutions concrètes pour gérer durablement la biomasse végétale envahissante tout en contribuant à la production d’énergie renouvelable.
Une deuxième phase de recherche est déjà prévue afin de valider les résultats à plus grande échelle dans un contexte réel de biométhanisation.